Souvenirs floutés et recherche mouvementée - ft. Mina

ft. @Mina H. Lockwood

Malia était toujours à la recherche de sa mère. Depuis le début de l'amnésie elle s'était rendue compte qu'elle avait eu plusieurs rendez-vous prévus avec certaines personnes auxquels elle s'était au début rendu sans vraiment savoir pourquoi. A force de parler avec eux elle avait compris qu'elle recherchait sa mère activement depuis quelques temps : elle était bien partie alors autant continuer. Une femme qu'elle ne connaissait pas l'avait contactée. C'était rare, d'habitude c'était plutôt elle qui contactait les gens pour ses recherches, mais celle-ci disait avoir des informations et demandait à la rencontrer. A la fois curieuse mais sur ses gardes, comme le coyote solitaire qu'elle avait longtemps été et qui sommeillait toujours en elle, Malia avait décidé de prendre les devants. Ainsi elle avait donné rendez-vous à cette "Mina", dont elle ne connaissait rien sinon le nom (et encore rien ne lui prouvait qu'il s'agissait de son vrai prénom), au Gévaudan, le bar de son cousin dans lequel elle travaillait comme barmaid et serveuse pour subvenir à ses besoins dans cette grande ville. Ainsi elle était en terrain connu et il était moins certain qu'elle tombe dans un piège tendu par sa mère.

Ainsi donc elle s'était rendue depuis l'Académie, car oui désormais elle était étudiante, encore une lubie dont elle ne se souvenait pas, directement au bar. Elle ne travaillait pas ce jour-là, et su quelle place choisir pour être à la fois tranquille et dans un coin mais aussi pouvoir surveiller la porte à tout instant. C'était sa nature furtive qui la plaçait toujours sur ses gardes, et elle ne savait vraiment pas à quoi s'attendre de cet entretien qui devait l'amener à retrouver la Louve du Désert, responsable de tous ses maux.

Elle commanda un coca, histoire d'avoir l'esprit bien clair lors de l'entretien, et en était au fond de ses pensées lorsqu'une odeur différente vint la sortir de ses pensées. La femme qui venait d'entrer dans le bar avait cette odeur significative qu'ont les loups-garous, mais surtout elle portait sur elle l'odeur de la mort, d'une manière que Malia avait du mal à identifier. Elle n'aurait su dire si cette femme venait de tuer un loup et de l'enterrer, ou si elle était elle-même morte un jour... Elle ne la quitta pas du regard un instant alors que la jeune femme fendait la foule pour venir se planter sur la chaise en face d'elle, les yeux dans les yeux. C'était Mina.

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ft. @Mina H. Lockwood

Leurs regards se croisèrent et l'autre femme s'approcha d'elle sans aucune hésitation, comme si elle l'avait reconnue. Malia la regarda s'assoir en face d'elle, avec un air franchement désabusé auquel la coyote ne s'attendait pas, sans pourtant s'en interroger. Elle-même avait souvent une attitude que les gens questionnaient, avec sa franchise et ses réactions parfois complètement à côté de la plaque. Alors les gens bizarres... c'était limite devenu ses amis.


Ses yeux avaient la teinte de ceux qui sont toujours là pour affaire, peu pour s'amuser. Malia y nota à la fois un certain professionnalisme à la limite du désintéressement. La coyote haussa un sourcil. Ce n'était pas elle qui était allée chercher Mina mais plutôt l'inverse. Malia lui avait simplement donné rendez-vous ici pour que les jeunes femmes se rencontrent. Elle s'attendait donc plus à ce que ce soit celle qui se trouvait en face d'elle, et dont elle ne savait rien sinon son nom (peut être d'ailleurs était-il faux), qui parle. Désarçonnée le temps d'un instant, Malia reprit vite ses idées et se décida à questionner. Après tout, la seule chose qui l'intéressait c'était sa mère, et on l'avait contactée à ce sujet.


Une femme... Comment dire. Malia ne sachant pas à qui faire confiance dans cette ville où tous les gens sont potentiellement néfastes voire dévastateurs elle décida de ne pas confier qu'elle recherchait sa mère biologique. Il suffisait que les deux femmes lient des liens, pire, que Mina et La Louve du Désert soient amies, pour que tout ceci ne soit qu'un piège et que Malia se fasse sauter dessus par la femme qui la recherchait. Elle opta donc, pour une fois ce qui n'était pas habituel chez Malia, de prudence. Plutôt que de foncer tête baissée en annonçant qu'elle recherchait sa mère elle préférait ajouter :


Malia scruta attentivement les réactions faciales de Mina à la recherche d'une quelconque information qui pourrait trahir quoi que ce soit. Elle en avait surement entendu parler sinon elle n'aurait pas contacté Malia, qui avait pour seul but de la retrouver. Peut-être même que Mina avait plus d'informations que ce qu'elle laissait penser. La jeune femme attrapa son verre qu'elle sirota tranquillement les yeux plongés sur ceux de son interlocutrice. Allait-elle enfin permettre à Malia d'avoir une longueur d'avance sur sa mère ?

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ft. @Mina H. Lockwood

Malia attendait impatiemment la réponse de Mina. Elle n'aurait su dire pourquoi mais elle ressentait une forme de gêne, à être là avec elle. Quelque chose ne collait pas, et même si elle n'avait pas l'impression qu'elle pourrait la trahir, Malia avait la sensation étrange de déjà connaître Mina. Comme si elles avaient déjà eu une conversation à ce propos : cette conversation. Et comment avait-elle eu son contact déjà ? Elle ne se souvenait plus non plus...

Celle qui avait une odeur familière mais teintée de mort, odeur qui perturbait toujours autant la coyote, lui parla alors de sa mère. Elle lui dit qu'il s'agissait d'une certaine Corinne et la qualifia d'assassin. Etait-ce une déduction personnelle ? ou sa mère faisait elle de tuer des gens son métier ? Encore une fois cela restait vague et Malia ne comprit pas ce que lui disait son interlocutrice. Mais elle n'en resta pas là et lui confirma que c'était bien une coyote. Jusque là, Malia suivait, mais elle fut alors certaine que Mina ne lui racontait pas n'importe quoi. Si la jeune femme était une coyote, c'était que le sang maternel avait primé sur celui, lupin, de Peter Hale. Cela n'était surprenant en rien que sa mère soit une coyote. Mais cela faisait d'elle quelqu'un de dangereux. Une coyote qui avait décidé de décimer les gens. Mais pourquoi ? Et surtout, pourquoi avait-elle essayé de tuer Malia lorsque celle-ci était enfant ? Et pourquoi maintenant semblait-elle de nouveau à sa poursuite ?

Malia buvait les paroles de la brune qui était assise en face d'elle. Il y avait donc carrément une prime sur la tête de sa mère... et bien. Elle devait en avoir tué des gens, et surtout, des innocents. Il était temps que sa fille l'arrête : une bonne fois pour toute. Elle lui déconseilla de partir à sa recherche : c'était peine perdue, rien ne pouvait arrêter Malia dans la recherche de son histoire et de son passé. Elle aurait pu avoir assassiné des familles entières, que dis-je des villages, que la jeune femme ne se serait pas arrêtée dans la traque de sa mère. Des choses horribles elle en avait vues, elle en avait provoquées même, et ce n'était pas maintenant qu'elle allait reculer. Les souvenirs de sa famille, de sa mère et de sa soeur morte, lui revinrent à l'esprit. Oui elle était elle-même coupable de certaines choses, mais elle devait empêcher sa génitrice de prendre plus de vies, surtout si la sienne était en danger.


Alors Mina lui conseilla de mettre sa meute à profit si elle en avait une. Oh que oui elle en avait une, et une meute puissante qui plus est, enfin en tous cas dans le comté de Beacon Hills. Mais Malia ne voulait pas les mettre en danger. Depuis le début de sa traque elle avait fait cavalier seul, sans en parler ni à Stiles, ni même à Scott son alpha ou à Lydia, de peur qu'ils se mettent en danger ou qu'ils cherchent à la dissuader de cette vengeance. Scott était contre le fait de tuer des gens, et Malia savait que si elle dévoilait son plan à son alpha il chercherait à l'en dissuader, voire il l'en empêcherait, comme il savait si bien imposer des choses aux gens avec son espèce d'aura d'alpha bizarre que Malia n'appréciait guère.

Terminant son verre d'une traite, Malia plongea son regard dans celui de Mina, cherchant à cerner ses intentions profondes. Elle ne pouvait pas vraiment la payer pour qu'elle l'aide, ou en tous cas pas directement. Réunir l'argent serait un problème. Elle n'était que barmaid et ne pouvait probablement pas se payer les services d'une chasseuse de prime. Si cela était bien son métier... Peut-être pourrait-elle en toucher deux mots à son géniteur, Peter... Mais là encore, Malia ne savait pas vraiment. Il avait beau essayer de créer du lien elle ne faisait que le repousser, et elle ne voulait rien lui devoir. Et pourtant... il aurait l'argent, c'était sûr.


Lui dit alors la coyote, espérant que Mina verrait bien qu'elle n'avait pas d'argent. Elle n'était qu'une étudiante, son père possédait un ranch et n'avait rien de fortuné. Ce que Malia avait et qui coûtait le plus cher c'était probablement son nom de famille de naissance, rien d'autre, et cela ne se vendait pas. Cherchant à savoir si elle pouvait lui faire confiance, elle se souvint de cette odeur qu'elle ne pouvait expliquer. Avec le franc-parler et le tact qui lui est propre, elle ajouta alors :


Si l'odeur lupine prédominait, il n'y avait pas que ça, et cette odeur de mort ambiante, Malia ne la comprenait pas. Elle était nouvelle dans cette ville et se faisait peu à peu à l'existence des vampires, qui empestaient le cadavre ambulant. Mais ce n'était pas ça, et Malia ne voulait pas se faire avoir par une énième étrangère créature inconnue qui pourrait lui planter un couteau dans le dos dès qu'elle aurait tourné les talons.

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ft. @Mina H. Lockwood

Les deux jeunes femmes étaient entrées dans ce qui semblait être une forme de négociation. Il n'était plus temps de donner son avis, il fallait donner sa parole. Malia n'était pas du genre à ne pas aller au bout. Au contraire, elle fonçait souvent tête baissée bien trop loin, et c'étaient les autres qui s'occupaient de la ralentir ou de l'arrêter. Lorsqu'elle avait une idée, elle partait bille en tête sans aucun souci. Et il n'était jamais question de faire demi-tour, d'avoir une idée contraire au dernier moment... Tout ceci était bien trop élaboré pour elle. Lorsqu'elle faisait quelque chose, c'était à fond et jusqu'au bout : seuls les lâches faisaient demi-tour et fuyaient un combat, et elle ne faisait pas partie de ce genre de personnes, sur ce point Mina pouvait être tranquille. Tuer la Louve du Désert était sa seule mission, et le resterait jusqu'à ce que cela soit fait.

La mercenaire lui indiqua qu'elles gèreraient l'argent plus tard. Malia n'était pas riche, mais elle trouverait l'argent, d'une manière ou d'une autre. Et son instinct lui disait une autre chose : tout allait bien se passer. C'était comme une petite voix, une sensation de connaître Mina malgré le fait qu'elles se rencontraient manifestement pour la première fois. Elle déclara finalement être la personne qui empêcherait sa génitrice de la tuer. Malia esquissa un sourire : elle était plutôt sûre d'elle, c'était rassurant. Mina semblait une alliée de taille dans sa quête contre sa mère, et pour la première fois depuis longtemps, la coyote sentait qu'il serait finalement pas forcément si difficile d'éradiquer de la planète terre celle qui lui avait donné la vie. Rares étaient les personnes qui avaient accepté de l'aider : beaucoup trouvaient son idée déraisonnable, sa meute la première. Mais Malia ne recevait d'ordres de personnes, et elle était libre de répondre aux gens qu'elle en avait rien à faire. Alors elle avait continué toute seule son idée, cherchant là où elle le pouvait les soutiens pour détruire sa mère. Et voilà que cette louve à l'odeur de mort avait pointé le bout de son nez, et s'avérait comme une aide précieuse.


Les yeux de Malia brillaient d'une lueur déterminée, et si sa mère avait été en face d'elle, ils auraient probablement lancé des couteaux. La détermination était une de ses plus grandes qualités, et elle ne flancherait pas maintenant. La coyote écouta finalement Mina lui parler de sa famille, sa naissance, sa condition. La jeune femme tiqua lorsqu'on lui parla des Hale. Elle avait encore du mal à comprendre que les gens l'assimilaient à cette famille. Elle était une Tate. Et pourtant, une Hale aussi... Elle n'y était pas encore habituée. Cela prendrait du temps d'accepter un tel héritage, surtout pour une femme au tempérament comme le sien. Les Lockwood, une sorte de Hale de la région. Cela elle pouvait le comprendre. Mais prendre une vie pour devenir un loup ? C'était un concept auquel elle était complètement étrangère.  

Et puis de but en blanc, elle lui annonça avoir perdu sa propre vie. Ainsi elle était... morte ? C'était donc cela cette odeur fatale qui l'entourait étrangement et qui teintait son odeur lupine de noirceur. Malia ouvrit les yeux ronds. Elle ne connaissait pas d'hybrides. Elle ne savait même pas que cela existait. Cette femme était donc à moitié louve et à moitié quoi... vampire ? C'était jusqu'à ce jour les seuls êtres qu'elle connaissait capable de défier la mort. Mais avec cette nouvelle ville, tout était possible. Et puis cette odeur, elle était tout à fait similaire à celle, plus puissante certes, des vampires qui l'avaient attaquée dans une ruelle l'autre soir.


Malia sourit. Finalement cette nature étrange et l'odeur qu'elle avait difficilement analysée pouvaient s'avérer à son avantage. Si Mina était à moitié vampire, la griffer à la gorge ne suffirait pas à la tuer. Intéressant. Si la Louve du Désert ne connaissait pas cette nature, elle serait certainement prise par surprise : encore une bonne chose.


Dans sa tête Malia avait déjà commencé la traque. Elle voulait savoir comment aider Mina au mieux, sans se mettre en travers de son chemin. Elle semblait être une mercenaire aguerrie, et la coyote lui faisait grandement confiance, encore une fois, étrangement.

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