I'm back
ft. Elisabeth Connor

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

Katherine était contrariée. Elle avait appris par certains de ses pions que plusieurs de ses informateurs avaient disparu depuis quelques jours. Après quelques recherches, faites évidemment par d'autres personnes, elle en était venu à comprendre que les gens qui référaient à elle étaient les seuls à avoir disparu étrangement et sans laisser de traces. Quelqu'un s'en prenait très certainement à eux, et cela ne plaisait pas à la vampire. Ce n'était pas qu'elle s'intéressait à la vie de ses sujets, bien qu'ils lui soient d'une grande utilité aucun d'entre eux n'était irremplaçable. Elle se posait plutôt la question pour sa propre sécurité. Deux questions se posaient alors : qui faisait cela, et pourquoi ? Cela pouvait être une manoeuvre de Klaus qui voulait lui montrer qu'il continuait la chasse, avec la volonté de lui faire peur, de la faire fuir en s'en prenant aux pions les plus bas de l'échelle pour commencer, puis qui sait, en continuant à grimper pour se rapprocher d'elle jusqu'à ce qu'elle quitte les lieux. Si c'était un plan intelligent, elle n'envisageait pas un instant de fuir. La Nouvelle-Orléans lui plaisait, elle ne voulait pas quitter cet endroit, pas même contre lui.

Mais elle n'en était pas à s'occuper de cela. Ces informations étaient encore trop peu signifiantes pour que Katherine s'alarme réellement. Elle avait évidemment un plan de fuite au cas où, mais doutait d'avoir à s'en servir. On n'était jamais trop prudents. Assise dans un fauteuil moelleux et confortable, la vampire avait plongé ses crocs dans l'intérieur du poignet de l'homme qui lui servait de dîner. Il venait d'emménager, et elle faisait bien attention à ce que ce dernier ne soit pas sous verveine afin de se nourrir tranquillement sur lui. Et puis il ne posait pas de questions alors c'était toujours agréable. Son délicieux repas terminé, elle s'apprêtait à profiter d'une autre partie de son corps, lorsque son téléphone sonna. Enfin, l'un de ses téléphones. Elle repoussa les lèvres de l'homme qui s'apprêtait à tout lui offrir, et regarda l'écran. Décrochant, elle écouta ce que l'un de ses informateurs avait à lui dire, Toby avait reçu un appel du portable de Jackson, lui-même ayant reçu un sms avec une photo de la personne qui avait manifestement tué plus de trois de ses sbires. Katherine regarda la photo qu'il lui avait transféré. Un vampire avait aspiré le sang de tous ces hommes. La brune, désormais concentrée uniquement sur ces images à la recherche d'un indice de lieu, écouta le message laissé également : une femme, blonde, avait tué tous ces hommes et cherchait à voir Katherine. Cette dernière haussa un sourcil : cette femme rêvait si elle pensait que la reine des lieux allait se précipiter pour trois pauvres humains. Mais une phrase la fit tiquer : cette blonde disait être sa fille, et lui demandait de la retrouver sur les quais.

Raccrochant sans répondre à son subalterne, Katherine s'affala dans le canapé. Son esprit était en pleine ébullition. Ce n'était pas sa fille. Sa fille était de retour en ville, elle l'avait retrouvée il y a plusieurs mois déjà. Alors pourquoi... Pourquoi se faire passer pour elle ? Et qui pourrait penser que Katherine croirait pouvoir revoir Nadia qui, jusqu'à ce qu'elle apprenne son existence, était censée être morte il y a un demi siècle de cela ? Alors pourquoi parler d'elle ? Et pourquoi maintenant ? C'était probablement un piège. L'attirer vers les quais, pour la tuer. Quelle folle idée de sauter dans les filets de la personne qui voulait la forcer à venir là-bas. Et quel endroit parfait pour éliminer son ennemi avant de le jeter dans l'eau. Cette personne, qui qu'elle fut, souhaitait vraiment voir Katherine. Et cela piquait la curiosité de la vampire. Décrochant son téléphone, elle appela un vampire qui avait rejoint ses rangs il y a quelques années. Elle allait l'envoyer sur place pour inspecter les lieux et vérifier que la jeune femme en était bien une, et pour se renseigner sur ses intentions. « Va te renseigner sur elle, et précise lui bien que si elle te te tue, te blesse, ou s'en prend à quelqu'un d'autre, je ne viendrais pas. Et avant d'y aller : supprime notre historique de conversation et mon numéro. Si elle est seule : vérifie plusieurs fois, endors là et attache là bien correctement. » L'homme à l'autre bout du fil approuva et Katherine décida d'attendre les nouvelles qu'il pourrait lui donner. Comment ? Il était censé connaître un numéro d'urgence, pour un autre téléphone, par coeur.

La vampire était à cran. Elle n'aimait pas qu'on se joue d'elle de cette manière, ni se faire imposer quoi que ce soit. Elle se jeta à la gorge de l'humain chez lequel elle se trouvait et bu son sang rapidement. Avant de le tuer, elle retira ses crocs de sa gorge et le guérit. Il ne faudrait pas tuer un si joli minois, même si la volonté de le vider de la totalité de son sang rendrait la demoiselle heureuse.

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ft. Elisabeth Connor

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Les mots de celle qui cherchait à rencontrer Katherine, ou tout du moins à la faire venir jusqu'à elle, restaient dans la tête de la vampire. Qui osait se présenter comme étant sa fille ? Qui pouvait prétendre être Nadia Petrova ? Ce petit jeu où son ennemi s'introduisait bien trop dans son intimité familiale ne plus pas à Katherine. Elle n'était pas une mère poule, ni bien quelqu'un qui s'intéressait aux autres. Mais il faut l'avouer, avoir appris que sa fille, son bébé, son enfant, avait survécu et vécu jusqu'à arriver 500 ans plus tard, à retrouver sa mère, lui prodiguait une certaine fierté. Si ses parents avaient abandonné Nadia, c'était peut-être ce qui lui avait sauvé la vie : Klaus ne l'avait pas trouvé chez elle, ne l'avait pas assassiné comme il l'avait fait du reste des Petrova. Cette idée apporta un petit sourire de satisfaction à ses lèvres encore rougies par le sang qu'elle avait absorbé. Dès le début Klaus avait échoué : à tuer Katherine, et à éradiquer sa descendance. Finalement elle n'était pas qu'en fuite, elle avait toujours de l'avance sur cet homme. Réfléchissant à la manière dont "la femme blonde" procédait, la vampire en vint à se dire que cela ne ressemblait pas à Klaus. Il n'était pas du genre à la faire appeler, à rechercher à créer un mystère autour de lui. Il tuait, sans plus de cérémonie, sans se cacher, il disait Klaus a tué, et il partait. Alors Katherine fuyait. Tout ceci était trop recherché, trop subtil, pour l'hybride originel.

Désormais debout, un verre de bourbon dans la main, Katherine faisait les quatre cents pas dans l'appartement. Evidemment, elle attendait l'appel de son sous-fifre. Plus le temps passait plus elle se disait que ce n'était pas Niklaus. Et en même temps, le vampire tardait à se signaler : était-il mort lui aussi ? Elle espérait que non, car elle aurait sous-estimé son adversaire si c'était le cas. Ses longs doits fins tapotaient le verre en cristal en un tintement patient mais qui traduisait une forme d'énervement. Elle avait appris la patience, pendant de longues années, elle avait su attendre des heures, des jours, des années. Ce n'était pas de l'impatience, plutôt une teinte de nervosité qui la prenait. Katherine aimait contrôler. Et voir ses troupes décimées n'était pas vraiment dans ses plans. Cela ne lui plaisait guère et participait à un état mêlé de colère et de suspicion. La phrase "sa fille" trottait toujours dans sa tête. Et cette femme blonde, qui était-elle ?

Lorsque le téléphone sonna, Katherine laissa passer trois sonneries. Son ennemi croirait ainsi qu'elle n'avait pas que cela à faire que d'être à ses bottes. Elle se fit apporter l'appareil par son humain, qui errait toujours dans la pièce ne sachant sur quel pied danser, et qui, sous contrainte, ne pouvait ni fuir ni tenter de s'échapper. Regardant l'appel, elle vit que c'était bien lui qui l'appelait. Décrochant, elle porta le cellulaire à son oreille et ses yeux se teintèrent d'une lueur concentrée : Katherine était prête à reprendre la partie d'échec qui se jouait entre elle et l'autre vampire. Elle écouta son messager lui rapporter ce qui s'était déroulé. Rapidement, il lui rapporta qu'il avait trouvé la femme sur les docks, et que certains humains étaient encore en vie, qu'ils étaient dans un conteneur et qu'il pourrait les sauver. La vampire le coupa, exaspérée : elle se fichait pas mal de la vie de ces importuns, elle voulait qu'il en vienne au fait. C'était l'agresseur qui l'intéressait, pas eux. Manifestement la femme ne lui voulait pas de mal, ce qui la fit ricaner intérieurement, et était prête à se laisser capturer. Elle avait proposé au vampire de lui injecter de la verveine ou de lui briser la nuque. Qui que ce fut, ce coup-là était risqué. Pourquoi ne pas lui planter un pieu dans le coeur pendant qu'elle était inconsciente, histoire d'être certain de se faire comprendre de tous : on n'attaquait pas Katherine impunément ? Cette femme dégageait une confiance en elle bien trop importante, qui fit un instant douter Katherine : et si c'était Rebekah ? La vampire correspondait pour l'instant à ce comportement erratique qui faisait parfois n'importe quoi pour se faire remarquer. Et elle ne pouvait pas être tuée, en tous cas pas par eux. Alors elle n'avait rien à perdre à se laisser capturer comme preuve de bonne foi. Peut-être voulait-elle s'allier avec la Petrova en fuite pour mettre un terme à la vie de son frère ? Aux dernières nouvelles ils étaient en bons termes. Cela pouvait se tenir, elle s'engueulait tellement souvent avec lui... Mais cette histoire de "fille" restait une question importante. La vampire originelle n'aurait jamais eu recourt à ce subterfuge ridicule : ce n'était pas elle. Réfléchissant un instant, Katherine prit une profonde inspiration et lâcha alors : « Passe la moi. » Il était temps de savoir qui se cachait derrière cet anonymat. Et si Katherine connaissait réellement cette personne, elle saurait la reconnaître. De toutes façons elle ne se montrerait pas tant que celle-ci ne déclarerait pas son identité. Attendant que l'homme tende le combiné à celle dont elle ne savait pas si c'était une amie ou une ennemie, Katherine attendit. Elle entendit finalement le téléphone passer d'une main à l'autre et  être approché d'un visage. La respiration calme et posée, silencieuse, Katherine attendit qu'elle parle.

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ft. Elisabeth Connor

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La respiration calme et tranquille de Katherine transparu dans le combiné. A l'autre bout du fil, son interlocutrice venait d'attraper le cellulaire. Cette dernière ne mit pas beaucoup de temps à se dévoiler, et la vampire en fut presque déçue. Il n'y eu pas cet instant de silence, où chacun sait que l'autre attend et où le jeu est à qui s'exprimera le premier, et où pouvait s'immiscer un doute, une pesanteur si agréable aux oreilles de la manipulatrice. Non, la voix calme et posée de son interlocutrice résonna presque instantanément dans les oreilles de la Bulgare. La voix était simple, la phrase courte, concise, et si elle avait parlé un peu plus vite il aurait peut-être été plus difficile pour la jeune femme de savoir qui était l'autre demoiselle. Evidemment cette voix ne la frappa pas comme une évidence. "Ca fait longtemps n'est-ce pas ?" Probablement des siècles, pour que quelqu'un ose l'appeler de la sorte. Et il y avait cette proximité : elles se connaissaient bien. Tout ce que la blonde avait mis en oeuvre pour la retrouver, pour se faire connaître de Katherine : elle connaissait son mode opératoire, cernait ses habitudes, attendait patiemment. La brunette retrouva là des traces de sa propre capacité à manipuler. Mais cette voix, bien qu'elle n'arrivait pas à mettre un nom dessus, lui était familière. Quelque chose de doux et délicat, mais avec une pointe de fermeté dans le ton.

De ses nombreuses décennies à fouler la terre en tant que ressuscitée, Katherine ne s'était pas fait de nombreuses amies. Des alliées oui, des personnes de confiance certainement, des amies, non. Et chacune des femmes qui avaient été suffisamment importantes pour elle était morte. Assassinée parfois, tuée souvent, morte naturellement... rarement. Les dommages collatéraux à son éternelle fuite l'avait menée à comprendre que la solitude était un bien meilleur allié que n'importe quel être. Ne jamais s'attacher, pour mieux survivre. Mais parfois il y avait une personne qui méritait son attention plus qu'une autre, et elle sentit rapidement que cette voix en faisait partie. Toujours silencieuse, ne répondant pas tout de suite, Katherine continua de fouiller dans les tréfonds de ses souvenirs pour se rappeler à qui appartenait cette voix. Elle n'oubliait jamais rien et elle en était certaine, cette voix était quelque part dans les méandres de son esprit. Il fallait juste mettre la main dessus. Fermant un instant les yeux, repassant à ses oreilles les quelques mots qu'elle venait de prononcer, Katherine se sentit soudain projetée en arrière.

Une scène se forma alors dans son esprit, comme revenue de loin. Celle d'une petite blondinette souriante, une humaine, avec laquelle elle avait passé du temps. Elle se rappelait surtout ce "Bonsoir Katherine" lorsque celle-ci rentrait tard après plusieurs jours d'absence. La blondinette l'attendait toujours dans ce qui était un chez elles. Mais cette demoiselle, du fond de sa mémoire Katherine la pensait morte. Parce que le temps l'avait rattrapée ? Oh non... Parce qu'elle lui avait brisé les vertèbres du cou, persuadée de la tuer pour ne laisser aucune trace tandis qu'une énième fois elle devait fuir Klaus et la mort imminente qu'il apportait. Elle avait préféré tuer cette petite humaine qui l'avait aimée comme une mère et qu'elle avait fini d'élever, plutôt que celui-ci ne récupère d'elle des informations avant de la tuer par ses propres moyens. Comment était-elle en vie ? Pour le moment cela ne comptait pas. Seule une chose comptait : Katherine savait. Elle savait que celle qui avait été comme une fille adoptive pour elle par le passé était en vie. Et elle comprit alors cette phrase qui la perturbait tant depuis que cette femme avait annoncé être sa fille : elle le pensait réellement. Elle aurait le temps de réfléchir au reste plus tard, ce qui importait maintenant était de ne pas perdre la face dans cette partie d'échecs qu'elles jouaient. Sur un ton délicat elle répondit alors : « Que me veux-tu Elisabeth ? » Elle n'ajouta rien d'autre. Car pour le moment elle n'avait rien d'autre à lui dire. Il ne fallait pas attendre de Katherine qu'elle se confonde en excuses pour lui avoir brisé la nuque et abandonnée derrière elle, ni qu'elle lui pose des questions comme l'aurait fait quelqu'un d'autre de plus attentionné. Non, la vampire était efficace, et c'était tout.

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ft. Elisabeth Connor

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Cette voix, elle n'en doutait plus désormais, était bien celle d'Elisabeth Connors, une jeune femme qu'elle avait côtoyé quelques siècles plus tôt. D'aucuns diraient qu'elle l'avait pris sous son aile à la mort de sa mère, bien qu'en réalité Katherine l'avait plutôt manipulée après avoir aspiré jusqu'à la dernière goutte du sang de sa mère. Evidemment sous un regard extérieur elle avait été comme une véritable sauveuse pour elle, s'occupant d'elle, l'aidant à grandir, l'éduquant même. Mais derrière cette façade, Katherine avait façonné Elisabeth à son image, l'avait d'abord hypnotisée pour qu'elle devienne son sbire et puis petit à petit lui avait fait miroiter une vie d'immortelle... C'est ainsi que de petit pion sans importance, elle était devenue aux yeux du monde comme une véritable fille adoptive pour la vampire, et pour elle, une personne d'intérêt qui n'était pas tout à fait débile. Au fil des mois elle avait forgé ce qu'on pouvait forger de plus fort avec Katherine, un lien dans lequel cette dernière s'intéressait à elle sans la mépriser. Et peut-être que tout au fond il y avait de l'attachement. Mais voilà, l'emprise de l'hybride originel était encore bien trop forte sur Katherine à cette époque-là, et le savoir dans la ville voisine suffisait à la faire fuir. Alors un jour, précipitamment, la vampire mit fin aux jours de la blondinette en lui brisant la nuque sans d'autres formes de procès. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser des traces derrière elle, ni de s'embarrasser du fardeau que pouvait représenter une jeune humaine dans sa fuite. Mais voilà qu'aujourd'hui elle reparaissait, bien vivante. Enfin vivante, c'était évidemment une façon de parler car elle était très clairement devenue une vampire, mais foulant tout de même la terre, et manifestement, elle était partie à sa recherche.

Katherine avait-elle mal fait son coup ? Comment pouvait-on mal tuer quelqu'un ? La brune se rappela alors d'une chose : ce qu'elles avaient créées ensemble restait fort, car Katherine avait décidé de laisser boire son sang à la demoiselle qui avait exprimé le souhait de devenir un vampire. Oui mais voilà, lorsque la jeune femme avait bu le sang de sa mère adoptive, elle avait ensuite exprimé des doutes, choisit de ne pas mourir sous 24h. Désormais que la vie allait s'arrêter pour elle, la jeune Elisabeth n'était plus si sûre d'elle. Devenir un vampire demandait des sacrifices qu'elle n'était peut-être pas si prête à faire à cette époque-là. Les événements revinrent à l'esprit de Katherine en un flash : au moment où elle avait brisé la nuque d'Elisabeth, son corps n'avait pas éliminé tout le sang de la Bulgare. La blonde avait dû éliminer le sang un peu plus difficilement que la moyenne des gens. Evidemment on parlait toujours d'une journée, mais c'était une moyenne, pas un processus réglé comme une horloge. Et cette moyenne avait coûté un vampire à Katherine. Elle réfléchissait à cela tandis qu'Elisabeth lui parlait de ses petits pions qu'elle avait supprimé et qu'elle gardait en otages. L'entendre parler après tant d'années était étrange aux oreilles de la vampire. Et en même temps elle ressentait une certaine fierté à l'idée que celle à qui elle avait tout appris soit toujours en vie après tans d'années.

Ainsi Elisabeth la cherchait depuis longtemps. Mais depuis combien de temps au juste ? La vampire en fuite se savait une personne difficile à trouver, voire introuvable lorsqu'elle voulait être tranquille. Evidemment, depuis qu'elle avait élu domicile officiellement à La Nouvelle-Orléans, il était devenu plus facile de la traquer. Fort heureusement elle n'avait pas beaucoup de grands ennemis, si ce n'est un seul. Sa progéniture, car réellement c'était elle qui avait engendré cette vampire, essaya d'utiliser les otages comme un moyen de pression. A l'annonce de cet ultimatum qu'elle lui lança, Katherine émit un petit rire à travers le combiné du téléphone. Elle se fichait pas mal de ces humains, et elle n'aimait pas qu'on lui force la main. Pour peu elle aurait raccroché simplement pour montrer à Elisabeth qu'on ne pouvait rien lui imposer. Mais la perspective de revoir la demoiselle la maintint en ligne. Et si elle voulait la retrouver pour la tuer ? Elle avait beau dire qu'elle ne voulait pas lui faire de mal, cette dernière  avait tout de même provoqué sa transformation en vampire à un moment où la jeune fille n'était plus certaine de son choix. Elle lui avait imposé le vampirisme malgré elle, et l'avait abandonnée derrière elle. Tout autant de raisons de vouloir se venger, et la Petrova en connaissait un bon rayon à la vengeance... A n'en pas douter, son rire déstabilisa Elisabeth. La vampire décida donc de s'expliquer par-delà son amusement. « Je t'ai mieux appris que cela Elisabeth. » Lui dit-elle pour lui signifier qu'elle ne se laisserait pas prendre par cette histoire de manipulation, et que de toutes les manières cet humain serait mort au petit déjeuner. Il avait failli à sa tâche, il serait soit transformé soit à nouveau sous l'emprise de verveine. « Rejoins moi avec elle au point de rendez-vous. » Lança-t-elle à l'intention de son sbire qui écoutait très précisément cette conversation téléphonique. Katherine le savait, il allait foncer sur Elisabeth à vitesse vampirique avec une seringue de verveine et il lui amènerait. Sans plus de cérémonie, elle raccrocha. Elisabeth avait accepté plus tôt d'être injectée de verveine, elle n'y verrait donc une nouvelle fois aucun inconvénient... De toutes façons elle n'avait aucun autre moyen de retrouver Katherine. Le vampire, fidèle à la Bulgare, allait l'emmener dans un appartement qui appartenait à la mairie et que Katherine utilisait parfois comme plaques tournantes pour ses rendez-vous. Une fois là-bas il rappellerait la demoiselle sur un autre téléphone pour signifier leur présence, prouverait que la blonde était bien inconsciente. Sans cela, elle ne viendrait pas. Et bien quoi ? Katherine aimait être intouchable.

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Prendre ses précautions avait toujours été pour Katherine le chemin qui l'avait menée à la survie. Alors que ce soit avec le grand méchant loup ou le plus blanc mouton du troupeau, elle faisait attention où elle marchait. Ses années de fuite ne lui avaient rappelées que trop de fois que les apparences pouvaient être trompeuses, et son visage d'ange cachant un cœur dur comme la pierre en était un autre exemple. Alors peut-être que tout ceci aurait pu paraître "trop" à un vampire lambda, mais Elisabeth devait savoir que Katherine allait fonctionner ainsi. Elle attendit néanmoins l'appel de son fidèle serviteur avant de congédier l'humain qui lui servait de dîner, et de se mettre en route vers l'appartement où elle devait retrouver la vampire endormie. Que pouvait-elle lui vouloir ? Et surtout, pourquoi Katherine avait-elle accepté de la voir ? Elle aurait pu tout simplement la rejeter, en lui disant que ce n'était pas ainsi qu'elle souhaitait retrouver celle qui avait été faussement, aux yeux du monde, sa fille pendant un temps. Intérieurement, la vampire était curieuse. Curieuse de savoir pourquoi Elisabeth voulait la voir après tout ce temps. Pourquoi maintenant ? Avait-elle quelque chose à demander à sa créatrice ? Etait-elle là pour se venger d'avoir complété sa transformation sans son accord ? Mais pourquoi alors avoir attendu tant d'années ?

Arrivée dans l'appartement, Katherine regarda la jeune blonde étendue, inconsciente, sur le canapé. Un instant, son regard fut attiré par cette frêle carrure, et des souvenirs impromptus lui revinrent en mémoire. Tout n'avait pas été que malheur et ennui lorsqu'Elisabeth avait été son petit animal de compagnie. Elles avaient bien ri parfois. La brune aurait peut-être même pu créer un réel lien avec cette demoiselle. Enfin, avant que la vampire n'y mette fin sans demander son reste pour fuir Klaus. Son regard se décrocha de la naïveté qu'Elisabeth représentait à ses yeux, pour se porter à nouveau sur son messager. Il avait vidé les poches de la vampire sans rien trouver d'intéressant, mais avait vérifié qu'elle ne portait rien sur elle qui aurait pu nuire à sa maîtresse. Hochant la tête, la Bulgare le congédia d'un geste de la main, et il quitta les lieux sans demander son reste. Désormais Elisabeth pouvait toujours tenter de l'attaquer, elle était moins forte que sa créatrice. Sans compter que la jeune vampire avait été injectée de verveine, affaiblissant son organisme. En toute occasion, elle aurait le dessus si la conversation venait à déraper. Mais elle ne savait pas pourquoi, elle doutait d'en arriver aux mains avec la blondinette. Un pressentiment lui disait qu'elle n'aurait pas à en arriver là.

Debout près de la cheminée, Katherine sirotait un verre de bourbon. Un second était déposé sur la table basse devant Elisabeth. Cette dernière ne tarderait pas à se réveiller, et la vampire avait préparé l'apéritif. Elle était prête à écouter parler celle qu'elle avait éduqué. Mais pour l'instant ses cheveux blonds tombaient en cascade sur son corps allongé. Et dans l'inconscience du moment, elle semblait si paisible, si calme, qu'on aurait presque pu croire qu'elle était humaine. Moins d'une heure plus tard, la vampire perçut que des mouvements commençaient à se faire du côté de l'endormie. Ses yeux se froncèrent doucement : elle émergeait de ce moment d'inconscience. « Alors Elisabeth, je suis là, que me veux-tu » Campée sur ses grandes et fines jambes, la brune regardait son enfant vampire avec un sourire théâtral sur le visage. Si cela faisait longtemps qu'elle la cherchait comme elle le lui avait dit, Elisabeth mettrait quelques instants avant de se rendre compte que celle qui était réellement devant elle était bien la grande Katherine Pierce. « Je t'en prie sers-toi. Je ne te propose pas de sang puisque tu as manifestement déjà dîné sur mes amis. » Ajouta-t-elle à moitié amusée en lui indiquant le verre de whisky qui se trouvait devant elle. Officiellement la blonde était mineure, mais bon, Katherine aussi. Elle savait au moins une chose, contrairement à d'autres qu'elle avait engendré, Elisabeth ne s'était pas tournée vers le régime végétarien de certains vampires faiblards, preuve qu'elle avait totalement embrassé cette nature qu'elle avait souhaité, puis dont elle avait douté... Finalement, être vampire semblait lui avoir réussi. 

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Rencontrer Elisabeth avait été plus que fortuit. Ce hasard était celui d'un déjeuner qui avait tourné à l'embrigadement et à la manipulation. Katherine se souvenait bien de ce jour où elle avait dégusté une femme un peu plus grande que la blondinette, mais pas beaucoup plus. Âgée d'environ la cinquantaine, pas beaucoup plus, elle avait des cheveux similaires à ceux de sa fille. C'est comme ça que, ayant laissé le cadavre de la mère non loin, la vampire avait reconnu la fille. Pourquoi ne pas l'avoir tuée elle aussi ? Contrairement à ce que le monde entier pensait, Katherine ne tuait pas tous ceux qui croisaient son chemin. Enfin, pas au premier coup d'oeil... Enfin, l'histoire de l'emprise que Katherine avait fini par avoir sur Elisabeth, à force de manipulation et de fausses promesses, est un conte pour un autre jour. Là, la Bulgare était en train de regarder sa progéniture vampire émerger du sommeil comateux dans lequel la verveine l'avait plongée.

La jeune fille était désormais redressée sur le canapé, et leurs yeux se rencontrèrent. Ce fut un de ses regards échangés sur le passé, où deux personnes qui se revoient depuis une éternité se retrouvent : comme une nouvelle rencontre. Elisabeth avait un regard fort, mais la brune sentait que la flamme dans ses yeux était vacillante, hésitante même, sur le rôle à jouer face à sa créatrice. Katherine quant à elle, avait ce regard interrogateur et intéressé qu'elle aimait prendre lorsque les conversations devenaient des jeux. Sa créature lui indiqua la chercher depuis longtemps, ce qui eu pour réaction d'arracher un sourire satisfait à la Petrova. Elle était encore, après toutes ces années, passée maître dans la dissimulation et il n'était pas si aisé de la retrouver. Un voile de fierté dissimulée passa également dans son esprit : si sa fille adoptive l'avait retrouvée, c'était qu'elle avait mis de nombreux moyens en œuvre pour remonter depuis le plus bas échelon du bout du monde, les barreaux qui menaient en haut de l'échelle, jusqu'à elle. Ainsi le caractère calculateur du maître était passé à sa marionnette, et cette dernière était devenue un petit être à part entière. Cela ravissait Katherine, qui écouta les paroles de la jeune femme. Evidemment qu'elle ne lui voulait pas la guerre, sinon elle ne se serait pas laissée kidnapper de la sorte, ou alors, elle n'avait vraiment rien retenu des règles de base de Katherine. « Je te félicite, tu as piqué ma curiosité. » La brune reprit une gorgée de bourbon tandis qu'Elisabeth goutait le sien du bout des lèvres. Les yeux plissés, elle la regarda faire. Il semblerait qu'elle ne lui faisait pas grandement confiance, car la première gorgée fut faible, comme pour vérifier qu'elle n'était pas un peu plus en danger. Mais cela était superflu : si Katherine avait voulu faire boire quelque chose à son ancienne protégée, elle l'aurait fait pendant que celle-ci dormait. La jeune fille se leva, titubant encore un peu sous l'effet fragilisant de ce que sa créatrice lui avait fait injecter.

Son verre à la main, l'autre posée sur ses hanches, elle la regarda de haut en bas : sa tenue était d'un certain goût, et on reconnaissait là le style noir et cuir de la Bulgare. Cela lui plaisait. « Dis-moi Elisabeth, quelle question te brûle les lèvres et te taraude l'esprit, pour m'avoir ainsi cherchée pendant si longtemps ? » On ne traquait pas quelqu'un pendant des années, qui sait peut-être même des siècles, dans le simple but de le retrouver pour papoter, surtout quand les choses ont terminé comme elles se sont finies entre les deux femmes : l'une abandonnant l'autre à une mort plus que certaine, après lui avoir brisé la nuque. C'était probablement de cela qu'Elisabeth voudrait parler. Et Katherine s'y était préparée.

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Pourquoi Katherine ne savait-elle pas qu'Elisabeth était en vie ? Pour la simple et bonne raison qu'elle avait cru l'avoir tuée, pour de bon, deux siècles et demi plus tôt. Mais dans sa fuite précipitée, elle avait eu la malchance que la jeune enfant survive. Cette erreur aurait pu lui coûter la vie. Que serait-il devenu d'elle si Klaus avait retrouvé Elisabeth ? S'il l'avait interrogé ? Même si la blonde ne connaissait rien des plans les plus profonds de Katherine, elles avaient vécu côte à côte pendant toute une année, et cela était suffisant pour prétendre pouvoir l'affaiblir. Prétendre seulement... La vampire se souvint qu'elle n'avait pas hésité un instant à briser la nuque de la jeune fille qui se tenait en face d'elle, qui la considérait comme une mère de substitution. Et pourtant... elle avait tué sa mère, elle l'avait tuée elle... Katherine n'avait rien de maternel dans cette affaire.

La jeune vampire s'était relevée et se tenait, quelque peu chancelante, face à sa créatrice. Les effets de la verveine ne s'étaient pas encore tout à fait dissipés, et vidée de son énergie par l'importante dose qu'elle avait reçu, la jeune femme devait sentir encore que ses forces étaient diminuées. Elle expliqua calmement, précisément, déroulant à la Bulgare tout le fil de ses pensées, les raisons de cette recherche. Evidemment elle la recherchait pour répondre aux questions, au mystère, entourant sa transformation. Certes elle avait hésité, mais son désir intrinsèque de devenir un vampire l'avait suivie pendant des mois, ce n'avait pas été un caprice. Katherine lui avait donc offert le plus beau des cadeaux en lui donnant son sang, et rendu grandement service en l'éliminant, provoquant la transition tant espérée.

Elle écoutait attentivement les paroles d'Elisabeth. Bien sûr qu'elle effaçait ses traces, fuyant un mal bien plus grand que tous ceux auxquels elle avait été un jour confronté. Etant donné ce qu'il avait fait à ses parents, à toute sa famille, après qu'elle l'ait fui, quel sort aurait-il réservé à Elisabeth en se rendant compte qu'elle avait partagé la vie de Katherine pendant tout ce temps ? La tuer avait encore été la préserver de bien plus de souffrances. C'était en tous cas ce qui animait Katherine. Mieux valait-il la tuer que de laisser Klaus la trouver. Finissant son verre d'une traite, la blondinette le reposa sur la table basse qui les séparait, et continua son discours, manifestement intriguée par le manque d'intérêt de Katherine pour elle, une fois sa mort passée. La réponse à cette dernière question était simple : Katherine ne l'avait pas cherchée. Elle avait tué une humaine, et elle était partie. C'était aussi simple que cela. Pourquoi aurait-elle perdu son temps à chercher les morts ? « Tu as raison. » Prenant une voix douce, Katherine prépara sa contre-attaque. « Je fuyais bien quelqu'un. Klaus Mikaelson, mon plus grand ennemi. Je ne pouvais pas t'emmener avec moi dans ma fuite, cela aurait été trop dangereux pour toi. Klaus t'aurait éliminée, probablement très douloureusement. Ta seule chance de survie était que je te transforme, comme je te l'avais promis, et que je te laisse te débrouiller. Il n'y avait pas de traces de toi dans ma vie, tu étais protégée par l'ignorance de nos ennemis. Mon sang coulant dans tes veines me permettait de te rendre plus forte. Tu pouvais donc te débrouiller seule avec ces pouvoirs dont je t'avais dévoilé tous les secrets. » Elle se tut. La logique était implacable, parfaite, et toute personne avec une once de sentiment aurait agi ainsi. Laisser Elisabeth derrière elle pour la protéger et la rendre plus forte, cela fonctionnait, cela avait du sens, c'était : logique. Et pourtant la vérité était bien plus crue : elle l'avait tuée pour se débarrasser du témoin dérangeant qu'elle représentait. Et si la brune avait de l'affection pour sa fille adoptive, et qu'elle l'avait tuée à contre coeur, sa survie passait toujours avant tout.

Déposant à son tour son verre sur la table, elle soupira doucement en pensant à toutes ces années pendant lesquelles Elisabeth avait dû se poser toutes ces questions, la chercher, espérer peut-être... « Te chercher aurait été un moyen pour lui de m'atteindre en te faisant souffrir, j'ai dû couper tous les ponts avec toi pour notre sécurité à toutes les deux. Mais je suis contente de te revoir maintenant, et de voir que tu vas bien. » La manipulatrice qu'était Katherine Pierce était capable de vous faire avaler n'importe quoi, et il était difficile de discerner le vrai du faux dans ce qu'elle disait, mais la dernière partie de sa phrase était dénuée de tout mensonge. Elle était contente de retrouver son petit pion comme elle aimait l'appeler au fond d'elle, sa fille adoptive aux yeux du monde. Et elle ne comptait plus la laisser partir. Ayant survécu toutes ces années, elle avait montré qu'elle était capable de se défendre. Et le statut de Katherine avait changé, elle pouvait se permettre de tels alliés, de tels amis.

I'm back
ft. Elisabeth Connor

I’m not doing this because I want to beat someone, because I hate someone, or because I want to blame someone. I do what I do because it’s right! Oh wait... actually... I do what I do because it is mean and I hate everyone.

La conversation allait là où elle avait prévu de la mener, et Katherine était satisfaite. Elisabeth lui avait toujours montré une forme de dévotion aveugle, presque attendrissante, depuis le jour où elle l'avait récupérée; orpheline par sa faute, et où elles avaient commencé à se fréquenter. La vampire ne savait pourquoi, mais elle ressentait une pointe de fierté à ce que sa progéniture soit encore en vie après tout ce temps. Lorsque l'on est un jeune vampire, ce n'était pas facile de réussir à canaliser sa soif de sang, encore moins lorsqu'il n'y a personne pour vous guider et vous montrer l'exemple. On craignait le soleil mais aussi les chasseurs et ce n'était pas facile de survivre ainsi, Katherine en savait quelque chose. Elle avait donc bien formé Elisabeth du temps de sa vie humaine. C'était également une petite flatterie pour sa personne, et la brune aimait que son ego soit valorisé.

La Bulgare se sentit d'autant plus flatté qu'Elisabeth était impressionnée qu'elle puisse survivre à un ennemi si puissant que Klaus Mikaelson. Il semblerait donc qu'elle en ai déjà entendu parler, ce qui ne l'étonnait guère étant donné que depuis tant d'années, elle avait bien dû se prémunir contre les menaces potentielles et que la famille des Originels en faisant partie. La blonde lui parla de son réseau d'informateurs, et la vampire sentit que la demoiselle s'inquiétait réellement pour elle. Cela lui arracha un petit sourire et un rire amusé. Katherine connaissait Klaus depuis plus de 500 ans maintenant, et elle savait comment fonctionnait l'hybride. Il n'était pas du genre à laisser un de ses sbires tuer Katherine, et il serait trop difficile pour eux d'attraper cette dernière. Car bien qu'elle se soit laissée approcher par Elisabeth, elle était restée en position de force depuis le début de leur appel téléphonique. Et les portes qui s'étaient ouvertes à la blonde aurait pu rester fermées pour un autre. Par ailleurs, étant donné la quantité de verveine qu'elle lui avait injecté, même un vampire plus vieux qu'elle n'aurait rien pu faire. Mais le fait que la jeune fille se préoccupe de sa sécurité l'intéressa au plus haut point. Il semblait donc qu'elle ne lui en voulait pas, et qu'elle serait certainement prête à rejoindre ses rangs, fidèle disciple tel qu'elle l'avait été des siècles auparavant, déjà loyale à Katherine alors qu'elle était encore humaine. « Ne t'en fais pas pour moi, je connais bien la manière de fonctionner de Klaus, je surveille ses faits et gestes et ceux de ses subordonnés. Il n'aurait jamais agi comme tu l'as fait. » La blonde s'était rassise, ou plutôt affaissée dans le canapé. Manifestement les précautions de la Bulgare étaient toujours bonne. La dose était parfaite pour la laisser consciente de ses paroles mais difficilement plus. Les effets se dissiperaient avec le temps évidemment, mais si elle avait montré de l'hostilité, Katherine aurait certainement renvoyé une dose dans le sang de sa créature.

Elle restait néanmoins sur ses gardes, connaissant bien trop le mensonge et la manipulation pour sous-estimer Elisabeth. Cette dernière pouvait bien lui réserver le même traitement, et prétendre d'être son alliée pour la trahir par la suite. Peut-être même aurait-elle pu travailler pour Klaus ? Non. Impossible. Katherine l'aurait su. La jeune fille verbalisa les questions qui la taraudaient concernant Katherine et leurs retrouvailles. Combien de fois avait-elle dû se les imaginer ? En rêver ? Alors que sa créatrice se fichait en réalité éperdument de son cas, et que même, elle la pensait morte. Elisabeth était de l'histoire ancienne à ses yeux, et elle devait rattraper rapidement toutes les histoires laissées en suspend entre les deux, pour la ramener dans son camp pour de bon. Quoi qu'il en fut, Elisabeth avait l'air rassurée, voire heureuse, de retrouver sa mère adoptive.« La Nouvelle-Orléans est un bel endroit, et beaucoup de gens de mon passé y vivent, des gens dont j'apprécie la compagnie. Mais toi, qu'y cherches-tu ? » Répondit-elle finalement en leur resservant un verre à chacune. Evidemment elle ne parla pas directement des gens qui pouvaient l'intéresser, mais jouer avec de vieilles connaissances ici lui rappelait un glorieux passé qu'elle appréciait particulièrement. Elle omit d'ajouter qu'elle y était aussi la reine au milieu des autres. Ici elle régnait, et pas seulement de la manière facile comme il est aisé de régner sur les pathétiques humains. Non, elle était la meilleure au milieu de ceux de son espèce, de gens dangereux, et cela lui plaisait énormément car cela ajoutait du goût à la victoire. Elle avait ajouté une question pour voir si Elisabeth était venue ici simplement dans le but de la retrouver, ou si un formidable hasard l'avait menée dans cette ville où Katherine ne se cachait plus.

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Sa vie avec Elisabeth lui paraissait bien loin, et pourtant... elle se revoyait encore tout enseigner à ce frêle petit être humain qui lui rappelait parfois sa propre personne. Elisabeth était intelligente, astucieuse et ne se laissait jamais avoir deux fois par la même chose : comme elle. En sa jeune apprentie elle avait vu une part de la Bulgare qui avait eu un enfant hors mariage et qui s'était pendue pour survivre. Cette dernière avait, comme elle le lui rappela, pris des risques en se laissant injecter de la verveine dans le corps. Katherine aurait tout à fait pu terminer ce qu'elle avait commencé : la tuer pour ne laisser aucune trace. Mais désormais, la vampire n'était plus en position de faiblesse et elle n'avait plus besoin de la mort d'Elisabeth. Elle préférait avec la vampire de son côté pour les batailles à venir, car elle le savait, certaines choses se préparaient dans cette ville. La brune était satisfaite. Elle n'aurait jamais fait l'erreur qu'avait faite sa protégée de se laisser complètement vulnérable face à quelqu'un, mais elle en admirait au moins le courage, si ce n'est la certitude que Katherine ne la tuerait pas. Peut-être bien qu'elle aurait pu. Elle aurait certainement éliminé l'enfant si c'était elle qui l'avait trouvée la première.

Katherine reprit quelques gorgées de ce deuxième verre qu'elle leur avait resservi à chacune. Si les effets de l'alcool étaient constamment et immédiatement guéris par son sang de vampire, elle avait tout de même appris à l'apprécier, certainement au contact de Damon qui ne jurait que par cela. La Bulgare sentit ses lèvres s'étirer en coin lorsqu'elle appris qu'Elisabeth était venue ici pour elle. Ainsi donc elle était toujours l'obsession de cette jeune femme après tant d'années passée à la croire morte ? C'était inhabituel. Les hommes étaient plutôt ceux qui ne savaient se défaire de l'hypnotisante Katherine et de son envoutement. Damon avait passé plus d'un siècle à chercher à ouvrir cette fameuse tombe dans laquelle elle n'était pas... Même Klaus, à sa manière, ne passait pas à autre chose. Mais une femme ? Savoir qu'elle pouvait avoir un effet aussi sur la gente féminine, même de nature différente, lui plaisait tout à fait. Elle se promit d'exploiter cela chez quelqu'un d'autre dans le futur. « Tant de temps passé à me chercher pour repartir après une conversation ? Quel dommage... » Katherine fit tourner l'alcool dans son verre en cristal. « Tu devrais passer un peu de temps ici, tu trouveras vite comment te nourrir sans trop de désagrément. » Elle n'ajouta pas qu'elle pourrait avoir besoin d'elle. Elisabeth était jeune, et insouciante, et personne ne la savait reliée à Katherine Pierce. Ainsi on lui ouvrirait toutes les portes et on lui ferait confiance. Avoir cette enfant comme alliée pourrait s'avérer bien intéressant pour la Petrova. Elle pensait notamment à l'envoyer dans cette Académie, lubie de ceux qui se croyaient mieux que les autres et où ils cachaient tout pleins d'artefacts magiques et autres secrets qu'elle souhaitait connaître. Katherine ne passerait jamais les portes de cet endroit sans qu'Alaric ou toute autre imbuvable personne de l'entourage d'Elena ne tente de lui mettre des bâtons dans les roues. Alors qu'Elisabeth... sa gueule d'ange lui obtiendrait sans aucun doute un passe-droit qu'elle souhaitait acquérir. Il y avait bien le centaure qui lui donnait des informations, mais il ne lui était pas assez fidèle pour farfouiller en profondeur dans l'antre des gentils.

Tirée de sa pensée par la blonde encore assise dans le canapé, certainement groggy puisqu'elle lui demandait un peu de sang, Katherine se redressa un peu son fauteuil. Elle devait en effet souffrir d'un bon mal de crâne avec toute cette verveine, et lui donner un verre de sang permettrait de faire passer cela, de diluer le poison, sans tout autant lui rendre toute sa force. Après tout, elles ne parlaient que depuis une demi-heure et rien ne disait à Katherine qu'Elisabeth n'était pas en train de l'amadouer pour mieux la trahir. Restant sur ses gardes, elle tapota sur son téléphone et un homme entra dans la pièce pour venir la retrouver. De ses dents elle mordit dans l'être humain qu'elle avait trouvé dans une ville voisine et qui lui servait parfois de banque humaine. C'était déjà sur lui qu'elle se nourrissait en attendant les retours de son sbire plus tôt dans la soirée. Lui mordant le poignet, elle laissa retomber le poignet au-dessus du verre en lui pressant l'avant-bras pour que l'afflux sanguin soit plus rapide. Une fois que son bourbon fut teinté de rouge et que la viscosité du sang avait pris le dessus sur le liquide de l'alcool, elle le renvoya et donna son verre à Elisabeth. « Ca devrait suffire à calmer ce marteau qui tape sur ton crâne. » Elle ne précisa pas pourquoi elle prenait de telles précautions, car Elisabeth devait bien le savoir. Puis attrapant la bouteille puisqu'elle avait sacrifié son verre au profit de son ancienne protégée, elle ajouta en se rasseyant dans le canapé. « Si tu restes j'aurais encore de nombreuses choses à t'apprendre. » laissa-t-elle flotter en suspend dans la pièce. Souhaitait-elle leurrer Elisabeth pour que celle-ci reste par ennui, ou par désir de la garder près d'elle ? Plutôt un mélange des deux...  

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L'éloquence était un art bien particulier que Katherine avait appris à maîtriser à la perfection. Manier les mots, peser ses silences, distendre la réalité de leurs significations pour les malléer à sa guise était devenu comme un jeu pour l'esprit sinueux de la vampire. Ainsi on la disait menteuse et manipulatrice, mais elle se préférait réfléchie et intelligente. En vérité, elle était surtout calculatrice. C'est pourquoi cet entretien se passait si bien pour la jeune femme. Elle gardait à tout instant les rênes de la conversation, menant la barque des mots où elle souhaitait par ses tournures arrangées et son usage des sentiments qu'Elisabeth avait pour elle. L'atout que représentait la jeune vampire intéressait la Bulgare, qui avait déjà trouvé pour elle les différentes situations dans lesquelles la présence de la blonde pouvait l'intéresser. Par dessus tout il y avait cette Académie dont elle souhaitait ardemment percer tous les secrets, mais la discrétion d'Elisabeth pouvait également l'amener à gagner d'autres batailles... Quoi qu'il en soit, avoir un atout caché dans sa manche, une personne de confiance (si on considère que Katherine pouvait accorder sa confiance à qui que ce soit) inconnue de ses ennemis ne pouvait lui apporter qu'une main gagnante dans le jeu de pouvoir auquel elle jouait dans cette ville.

Elisabeth n'était pas convaincue par sa créatrice. Elle ne semblait pas trouver son compte à La Nouvelle Orléans, surtout pour des raisons de nourriture. Cela eu le don d'agacer Katherine, qui ne trouvait pas que cela soit une raison suffisante pour fuir les lieux, notamment avec l'hypnose qui permettait d'importer des humains insouciants comme on importait bien des avocats depuis l'étranger. Oui car la brune était devenue fan de ces légumes verts qui se mélangeaient si bien avec le saumon lors des nombreux cocktails et repas auxquels elle s'incrustait sans plus de cérémonie. Enfin, la position dominante qu'exerçait Katherine auprès de Peter lui semblait une raison bien plus louable de rester, d'autant qu'elle prévoyait bien de détrôner l'alpha pour conserver seule le titre de reine de La Nouvelle Orléans. Avoir à ses pieds une ville emplie de créatures surnaturelles qui lui obéiraient était un projet qui lui plaisait particulièrement et qui résonnait en douce mélodie à ses oreilles. L'idée que cette ville soit l'ancien fief des Mikaelson et ainsi une ultime revanche sur Klaus donnait à ce défi un petit peu de piquant et augmentait son excitation quant à le relever.

La progéniture ne se fit pas prier pour boire d'une traite le verre de sang teinté d'alcool que lui avait tendu sa créatrice. Katherine connaissait bien les effets de la verveine sur leur organisme. Elle avait trop de fois subi les désagréments de cette plante sur son corps et avait appris à s'en prémunir en apprivoisant la verveine quotidiennement. Souriant à Elisabeth qui semblait accepter sa proposition, elle lui répondit, satisfaite : « Je vais pouvoir te loger quelque part si tu le souhaites, et il y a un endroit où tu pourrais te plaire et qui pourrait nous être utile. » Elle avait employé la première personne du pluriel afin d'inclure Elisabeth au mieux dans ses projets, pour ce que cette dernière ai la sensation d'en faire partie au plus haut point. En réalité ses projets n'impliquaient qu'elle, tous les autres étaient des pions contribuant à sa réussite. C'est ce qu'avait été Elisabeth pour elle, et ce qu'elle était encore, même si elle bénéficiait d'un traitement de faveur car au fond, Katherine appréciait sa compagnie tout autant que sa personne. L'idée de former une autre vampire à devenir comme elle lui plaisait, et elle appréciait que cette blondinette ressurgisse de son passé ce soir-là, même si elle aurait préféré qu'elle ne tue pas ses informateurs humains qui étaient si rares à trouver dans cette ville gangrénée par la verveine. « Evidemment si tu restes nous devrons être prudentes, pour qu'il ne t'arrive rien. Mes alliés sont nombreux mais j'ai également beaucoup d'ennemis. » Elle regarda rapidement par la fenêtre la nuit noire qui plongeait la ville dans l'obscurité. Elisabeth était un atout car elle le lien fort qui unissait la vampire à sa créatrice était inconnu de tous. Et c'était cet anonymat qu'il fallait conserver à tout prix. Ce lien invisible qui leur permettrait d'avancer masqués était tout ce qu'il manquait à Katherine pour démarrer le plan qu'elle mettait en place depuis quelques mois déjà. Il faudrait faire confiance à Elisabeth, mais pour cela celle-ci aurait à faire ses preuves, et la Bulgare ne comptait pas perdre de temps.

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Il fallait connaître Katherine pour savoir qu'elle était toujours en train de prévoir le coup suivant dans la partie d'échecs qu'elle menait contre ses ennemis. Alors évidemment, ses yeux plongés dans l'obscurité que lui offrait la fenêtre n'étaient pas qu'un simple regard, mais relevaient de toute la mécanique que son esprit faisait fonctionner au même moment. Elle n'était pas perdue dans le noir de la nuit : elle réfléchissait. Les possibilités qu'offrait Elisabeth étaient grandes, et son arrivée à La Nouvelle Orléans était un atout imprévu qu'il fallait ajouter à ses plans, et en faire plus qu'une bonne surprise, un allié de taille. La brune sourit dans le vide : il était toujours bon d'avoir un as caché dans sa manche, et la malléabilité certaine d'Elisabeth serait parfaite pour elle. Obtenir de la blonde d'être son alliée ne serait pas trop difficile, tant elle la savait l'aimer et la regarder comme sa seule mère, sa seule famille. Mais voilà, il fallait s'assurer que toutes ses années n'avaient pas forgé Elisabeth en un être qui pourrait s'avérer redoutable si elle venait à découvrir la vérité. Il fallait continuer perpétuellement d'acheter non pas ses atouts et ses services, mais son amour et sa fidélité. Tant que sa fille adoptive l'aimerait, elle pourrait la placer là où elle veut sur le jeu d'échec qu'elle menait contre la terre entière.

La vampire remarqua que sa progéniture était piquée de curiosité. Tant mieux. Si elle se demandait où elle pouvait demeurer, c'était bien qu'elle envisageait grandement de rester dans les parages. Et puis, qui recherche quelqu'un pendant des centaines d'années pour simplement lui faire un petit bonjour et disparaître ? Personne. Elle lui sourit en se rasseyant sur le coin du canapé. Le plan se mettait doucement en route, et les rouages rouillés d'Elisabeth en terme de manipulation auraient aussi tôt fait de se secouer, car elle jouerait un rôle intéressant dans ce qui suivrait... « As-tu déjà entendu parler de l'Académie Saltzman ? », lâcha-t-elle son éternel sourire satisfait aux lèvres. « C'est une sorte d'école pour les jeunes créatures : ce lieu leur sert à la fois de refuge contre les grands méchants du monde, et d'endroit où apprendre. Il se trouve que les enfants de mes ennemis fréquentent cette Académie, et que j'aimerais me rapprocher d'eux. Or moi, je n'y ai pas accès. Et devine qui coche toutes les cases d'adhésion pour y entrer avec sa petite figure angélique et être mes yeux de l'intérieur ? » Elle pointa son doigt sur la jeune demoiselle assise en face d'elle. Elisabeth était la personne parfaite, elle incarnait la douceur et la gentillesse, et pourrait facilement passer pour une vampire qui vit dans la nuit depuis trop longtemps et a besoin de s'acclimater au monde. Bien sûr il lui faudrait une histoire un peu larmoyante qui ferait fondre le coeur de tous et lui apporterait la sympathie de chacun, mais ce ne serait pas difficile à trouver. Le plus difficile serait certainement de prétendre se lier d'amitiés avec de pathétiques jeunes filles qui n'avaient en rien la carrure et l'intelligence d'Elisabeth, mais il faudrait feindre de les apprécier... Pour la bonne cause.

Katherine passa une main dans ses boucles brunes : l'idée était bonne. Elle avait déjà fait du concierge, le centaure bourru, son allié pour lui rapporter ce qui se tramait de louche dans l'endroit, et désormais elle aurait Elisabeth pour être bien plus que cela et s'attirer l'amitié de ses ennemis. Elle ricana intérieurement à cette idée : sa toile s'étendait de plus en plus à l'intérieur de l'Académie, qu'elle considérait être un point central dans sa guerre contre Klaus. « Et comme tu l'as si bien dit, personne ne sait que nous nous connaissons. C'est notre plus bel avantage, il faut à tous prix le conserver. » Elle toucha délicatement le bracelet en argent qu'elle portait au bras : cela demanderait de prendre de grandes précautions pour se retrouver, de communiquer par des biais détournés et de se trouver d'autres noms pour se référer l'une à l'autre, mais elle était certaine qu'un vampire de la trempe d'Elisabeth, et qui avait vécu avec Katherine tant de temps, cela ne poserait aucun problème.