When the moon phases are in phase with your mind

Pleine Lune - Milieu de cycle lunaire - Première phase lunaire de la transition d'Esther

Début du mois.

La Lune avait parlé. Dans exactement 29 jours, lors de la prochaine Lune Pleine, j'allais me faire assassiner. Les Astres, les esprits et les énergies ne mettaient jamais. Je le savais. Tous les signes avaient prédits à une époque que chacun de mes actes se retourneraient un jour contre moi, j'avais transformé mes enfants en monstres, et c'était de la main de l'un d'eux que ma vie fut arrêtée, et que je subis mille ans de souffrance. Merci les Bennett pour ce magnifique don d'ailleurs. Enfin soit. J'allais encore mourir. J'avais encore quelques pêchés à me faire pardonner, donc ainsi soit-il. Mais je ne mourrais pas réellement ce jour précis. J'avais tout un plan élaboré. Et pour une fois, je savais que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

J'avais, suite à ces prédictions, initié une série de rituels. Rituels qui une fois finie, seront terminé par mon meurtre. Je me verrais alors éveillée dans un autre corps que le mien. Mais je n'étais pas folle au point de prendre le premier corps venu sans le préparer au préalable pour qu'il puisse contenir la puissance magique de son véritable possesseur, mais aussi contenir la puissance magique qui m'habitait depuis tant d'années. La magie d'une sorcière était toujours liée à son âme. Je ne pouvais pas risquer de tuer le futur corps qui pourrait m’accueillir avec ma puissance. Enfin cessons de tergiverser. Grâce à la puissance de la Lune Pleine je lançais le premier sort. Un sort de localisation du vaisseau qui serait parfait pour moi. Et ainsi initier le premier contact entre mon esprit et le corps de mon futur hôte.

La Lune Pleine était parfaite pour ce genre de sort. Les sorts bénéfiques sont toujours bénis de la Lune Pleine et sont plus puissants, plus résistants, créant ainsi des liens plus solides que lors d'une nuit classique. Car oui, les liaisons mentales faites via le sort que j'avais utilisé, n'était pas vraiment fait pour réaliser ce que je m'apprêtais à faire on allait dire. De base, ce sort n'était qu'un sort de contact psychique entre deux ou plusieurs personnes. Mais là, je l'utilisais pour lier mon esprit au corps de l'autre personne, sans que cette dernière ne le sache. Je comptais via ce lien psychique, détruire lentement l'esprit de l'autre personne, pour ainsi la remplacer. C'était cruel, je le savais, mais j'avais encore à faire en ce monde. Puis j'étais Esther Mikaelson. Celle que je remplacerais ne fera jamais quelque chose qui gravera son nom dans le temps, donc ce n'était pas comme-ci cette dernière était une perte immense pour le monde.

Normalement via ce sort, en moins de 20 jours, je pouvais lentement tuer la sorcière sans endommager son corps, et laisser son corps en stase durant les neuf jours restants avant la fin de l'ère d'Esther dans son vrai corps. Cela ne sera pas facile pour moi, et aussi pour les autres, enfin surtout d'apprendre que je n'étais pas morte. Ça allait en faire chier plus d'un, mes enfants y compris. Mais bon, il fallait faire ce qu'il devait être fait. Je pouvais paraître cruelle, sur le moment, mais le monde l'était encore plus que moi, mes enfants l'étaient tout autant.

La Nature elle-même était cruelle, odieuse, et la pire des hypocrites quand elle le voulait bien. Donc je comptais rester dans son exemple.

J'étais prête. Mes bougies allumées, mes cercles tracés, mes incantations récitées. Tout était fait. Et je continuais à psalmodier mon sort, ayant du mal à trouver un hôte qui irait avec ma puissance. Un hôte faible mais résistant. La Nature pouvait faire les choses, mais aussi les rendre dures à trouver ! Au bout d'une bonne dizaine de minutes, j'avais attrapé quelqu'un. Quelqu'un de lier aux anciens de la Nouvelle-Orléans, mais d'extérieur à la ville... C'était rare... Ah... Je comprenais mieux pourquoi j'avais énormément de mal. Je la sentais à deux endroits à la fois, un endroit où elle était présente physiquement avec son corps... Et un autre endroit où elle avait enfermé et abandonné sa magie...

Qui était vraiment stupide au point de faire ça de nos jours ? Je ne comprenais réellement pas ce choix, si on voulait quitter le monde surnaturel, okay grand bien te fasse... Mais abandonner ses pouvoirs, la seule chose qui pourraient te sauver un jour en cas de besoin... Vraiment là je restais sans voix... Il fallait être d'une grande force d'esprit ou d'une énorme stupidité pour agir ainsi... Mais grand bien me fasse en fait, car sans ses pouvoirs cette personne allait être bien plus facilement brisable que je ne le pensais... Elle ne pourrait pas résister à ce que je lui avais préparé. Je ne m'en plaindrais donc pas. Mais j'allais quand même en profiter pour lui faire amener l'objet dans lequel elle avait placé sa magie, pour bénéficier d'une pile de pouvoirs en cas de besoin, pour lancer un sort puissant ou même juste retourner ses pouvoirs à la terre et ainsi la consacrer à la terre des ancêtres pour qu'elle puisse reposer avec les siens. Je savais que sur ce point les ancêtres n'allaient pas aller contre ma volonté, ils m'avaient ramené pour une raison, même si j'ignorais bien laquelle, et je comptais bien rester parmi les vivants maintenant que j'étais de retour !


Je sentais au fond de moi cette petite chaîne incassable qui venait de lier le corps de cette femme à mon esprit. Esprit qui pourra fuir vers ce corps au moment où mon propre corps me lâchera le jour où je rendrais l'âme. Je devais le faire, je devais être prête. La première phase de mon plan était en marche, chaque jour, j'allais très doucement envoyé une dose infime de mon esprit dans le sien, pour lentement le remplacer. Ce sera indolore pour cette femme, elle ressentirait juste un changement dans son caractère, sa manière d'être, et plus les jours passeront et plus elle commencera à avoir des absences, des pertes de mémoire... Ce sera l'effet de ma magie imprégnée de mon esprit que j'enverrais en elle par le lien que je venais de créer entre elle et moi...

C'était un peu ironique de penser que le cycle lunaire qui était censé entré en phase de décroissance et donc de montrer la fin d'un cycle, montrait plutôt la fin de la femme dont j'allais m'emparer du corps... Et le nouveau cycle lunaire, allait planter mon esprit fermement dans son corps alors que la phase croissante d'une lune était censée apportée protection et réussite...

Cela serait sûrement plus pour moi la protection et la réussite que pour cette pauvre amie...
 

Dernier quart de lune- Fin de cycle lunaire - Deuxième phase lunaire de la transition d'Esther

Cela faisait maintenant sept jours que les présages m'avaient prédit la mort, et que j'avais directement procédé à mon plan pour pouvoir rester sur ce plan d'existence. Je commençais à réellement ressentir les effets du sort de passation, mes nuits étaient clairement loin d'être une partie de plaisir. Je rêvais de ce que l'autre rêvait, et franchement, je comprenais maintenant pourquoi elle était partie. Mais soit, il n'était plus temps pour les regrets ou les remords. C'était fait. L'inconvénient majeur des premiers jours était que j'étais faible. Physiquement et psychiquement. Mais en ce septième jour, je me sentais déjà mieux, comme si la première bataille était finie et que je l'avais gagné. En me réveillant ce matin, je n'étais plus aussi tendue, crispée, et alerte que les autres jours, et c'était tant mieux, je n'aurais pas supporté une autre journée ainsi. Puis cela faisait sept journées que je n'étais pas sorti. Il fallait absolument que je prenne l'air, et ainsi me balader en ville, je n'en pouvais plus d'être ainsi cloisonnée pour ma sécurité, vu que j'étais presque sans défense les jours qui venaient de passer.

J'étais donc occupée de marcher dans la rue, appréciant le plaisir de sentir le vent caresser mon visage, se glisser tel des doigts dans ma chevelure. J'ancrais ces sensations dans mon esprit, de même que la chaleur de la lumière du soleil sur ma peau, l'odeur de la ville si caractéristique... J'ancrais toutes ses choses qui semblaient insignifiantes dans mon esprit, et ce pour une bonne chose. Quand je changerais de corps, je ressentirais aussi ces sensations, mais différemment. Je savais pertinemment que je serais désorientée par le fait de ne pas ressentir les choses de la même manière, après tout lors de ma première résurrection à Mystic Falls  j'avais déjà eu ce changement de sensations, tout était nouveau comme si je venais de naître. C'était assez déroutant, mais vu que ce n'était pas ma première résurrection, on allait dire que j'étais un peu préparée à ce choc.  J'avais peut-être inventé un nouveau trauma psychologique le TCC ( le trouble de changement de corps), enfin inventer je n'irais pas jusque là, même si j'avais crée les vampires, je pouvais prétendre à avoir créé un trouble.

Je pouvais déjà voir le dernier quartier de la lune dans la ciel, bien que cela ne soit seulement que la fin d'après-midi. Je sentais qu'il était déjà temps pour de lancer la suite des hostilités dans mon plan de survie à ce qui allait se produire. Je retournais chez moi après cet énorme prise d'air et mis tout en place.  Les deux premiers sorts m'avaient permis de trouver mon nouveau corps et lier mon esprit à son corps pour lentement y envoyer ma magie avec de petits morceaux de mon esprit pour lentement détruire l'esprit de la personne dont je prenais le corps. Maintenant il fallait faire en sorte, que la personne veuille sans réellement s'en rendre compte, revenir à la Nouvelle Orléans.  Tout en oubliant pas de ramener le talisman qui lui a servi à enfermer ses pouvoirs loin d'elle, mais cette dernière chose, je l'avais ressentit sur le sol sacré des anciens, donc dans le vieux quartier français. Mais il fallait que se soit l'autre personne qui la prenne de son plein gré, qui ne le sera pas vraiment, pour ensuite me le remettre. Pour que je puisse une fois dans son corps, avoir accès à la puissance qui est la sienne, mais aussi la mienne que j'aurais sauvegardé au préalable. Je réfléchissais encore à cette partie-là.

J'allumais mes bougies, traçais mes cercles d'incantations, je jetais un dernier regard vers la lune qui décroissait. Je psalmodiais le même sort que j'avais lancé la fois dernière pour me lier à mon nouveau corps, mais j'ajoutais le fait que cette personne se sentait comme investit du besoin de revenir voir les siens, revoir la Nouvelle-Orléans. Je pouvais sentir une chaleur en moi, lentement faiblir, et je la sentais partir au loin pour la rejoindre. Je sentais très très faiblement les sensations de l'autre personne. C'était un peu déroutant de se sentir à deux endroits en même temps ainsi, mais il fallait que je passe au dessus de cela. J'avais fini mon sort, je rangeais ce que j'avais sorti pour le lancer et j'allais directement me coucher. Préparer un changement de corps pour qu'il soit définitif, alors que l'on était en vie, pouvait être éreintant, surtout que je tenais à éliminer les problèmes potentiels qui pourraient survenir par la suite. Je préférais être prudente.
 

Nouvelle Lune – Début du cycle lunaire – Troisième phase lunaire de la Transition d'Esther

Quatorze jours après l'Oracle.

J'étais à la moitié du reste de ma vie. Dit comme ça, cela pouvait faire assez peur. Mais pour moi, c'était presque du quotidien, vu tout ce que j'ai pu vivre, on va dire que c'est un mois encore calme. Toujours était-il que je n'étais pas inquiète, que du contraire, tout allait pour le mieux. Tout était réglé comme du papier à musique. J'avais ressentit le jour d'avant un rapprochement par rapport à l'autre personne, je savais donc qu'elle s'était mise en route. Aujourd'hui cette sensation était réellement plus forte, je sentais clairement les liens qui nous unissaient, qui me permettraient de survivre en son sein. Les premières minutes furent un peu compliquées car j'avais l'impression d'étouffer par la force de ce que j'avais pu lancer. Je ne pensais pas que cela prendrait autant de pouvoirs sur le moment, mais je ressentais mon pouvoir en elle, d'une manière presque menaçante envers moi. C'était juste une réaction de mon corps face à la réalité qu'il allait retourner à la terre bientôt.

La journée passa calmement. J'étais dans la boutique que l'on m'avait donné. J'y vendais des mélanges d'herbes pour les gens lambda ainsi que d'autres produits pour les personnes plus spécifiques. Mais j'avouais que je vendais assez bien en fait... Les humains avaient réellement beaucoup de problèmes pour dormir, et se détendre. Je faisais clairement mon bénéfice sur ces ventes-là. Je pouvais dire que je vendais mon mélange dodo au moins vingt fois par jour, ce qui était énorme pour moi. Je ne comprendrais jamais comment ils peuvent avoir tant de problèmes alors qu'ils n'avaient presque aucunes responsabilités vitales entre les mains, pas comme les sorciers et sorcières qui les protégeaient des mauvaises personnes surnaturelles.

Je rangeais finalement ce que j'avais préparé sur la journée, il fallait que je renfloue presque automatiquement mes stocks, vu que mes décoctions et mes mélanges pour le sommeil et la détente partaient plus rapidement. Une fois fait, j'allais vers la porte pour tourner le petit panneau OPEN vers le côté CLOSE, quand quelqu'un ouvrit la porte. Je fixais la personne, avant de comprendre de qui il s'agissait. Elle était là. Magnifique, je n'avais pas son physique, mais là, je suis époustouflée, je la trouvais réellement belle. Je la voyais un peu perdue, ne pas trop comprendre ce qu'elle faisait là, mais je faisais comme si de rien n'était. Elle prit un petit paquet spécial sommeil, et vint me donner la monnaie pour payer, avant de partir en laissant sur le comptoir un collier avec comme pendentif orné d'une pierre verte. Je pouvais déjà dire que le collier contenait l'essence des pouvoirs de la femme, car le vert était un peu plus lumineux que les péridots classiques et seul un pratiquant pouvait le repérer.

Je pouvais donc dormir tranquille sous l'absence de lumière de la Nouvelle Lune, car tout se mettait parfaitement en place. Plus que sept autres petits jours pour voir ce corps qui entrera en stase pour attendre les huit jours restants... Je ne dirais pas que j'ai hâte, mais plutôt que j'ai un peu d'appréhension. Vivre dans un nouveau corps, étant assez traumatisant, mais on allait dire que j'avais l'habitude entre deux résurrections et déjà deux changements de corps, je devrais être habituée.
 

Premier quart de Lune – Seconde phase du cycle lunaire – Quatrième et dernière phase lunaire de la Transition d'Esther

Vingt-et-un jours après l'Oracle.

Une fois le collier mis en lieu sûr, je pus reprendre une vie, un peu normal, pour le peu de temps qu'il me restait à vivre dans mon propre corps. Ce dernier, pouvait-on dire, avait déjà bien vécu. Entre le millénaire dans une boîte, les trois résurrections et deux changements de corps déjà à mon actif. Tous ces changements en vérité me blasait un peu. J'étais quelque peu fatiguée par toutes ses choses que je pensais pouvoir comprendre et qui au final ne le seront peut-être jamais. Je me couchais soucieuse, ce que je détestais faire en réalité, et il me fallut une bonne heure pour réussir à calmer le tourbillon de pensées qui me traversaient l'esprit.

Je le sentais en me réveillant quelques jours après la visite de la dame, une nouvelle étape lunaire arrivait et allait sceller le destin de ma pauvre amie d'infortune. Je faisais comme à mon habitude. Je prenais un petit-déjeuner assez simple, quelques tartines de pains grillées avec de la confiture de fruits de saison faite maison. Après cela, je me dirigeais vers ma boutique, j'ouvrais la porte et laissais entrer mes deux clientes habituelles du jour, qui venaient chaque semaine le même jour. Deux petites mamies, très gentilles, voulant à chaque fois acheter un petit paquet de thé énergisant et quelques herbes médicinales, le mélange pour les articulations et pour je les citais « respirer comme quand j'avais 20 ans et que je pouvais encore m'amuser avec des garçons sans devoir faire de l'apnée ». Une fois leurs petites emplettes encaissées elles partaient comme elles étaient venues, dans un tonitruant mélange de rires et de bruits de talons.

Je vis alors mon futur physique entrer dans la boutique, dans une démarche un peu morbide, le regard livide, sans émotion, le visage éteint, presque mort. Je fermais boutique, pris mon manteau, avant de finalement me rendre dans un lieu que je tenais secret pour le moment. Une bâtisse dont j'avais faite l'acquisition il y a peu. Cela faisait parti de mon plan, garder ma nouvelle demeure de chair en sécurité jusqu'où jour J, je ne l'avais qu'à une personne pour le moment. Il était évident que j'avais parlé du corps, et non pas de la bâtisse, ce détail-là se dira un peu plus tard. Je marchais dans la rue, de sorte qu'elle puisse me suivre. De toute manière, nous sommes liées donc elle me retrouverait peu importe où j'irais.

Une fois arrivée dans la nouvelle maison, je la faisais se coucher sur un lit, recouvert d'une drap de velours satiné rouge. Je vis alors ses yeux se fermer et la voir juste là, coucher sans aucun mouvement, me faisait un petit pincement au cœur. J'éprouvais une certaine forme de culpabilité vis-à-vis de tout ça, mais les plus forts survivent, les plus faibles meurent. C'est ainsi dans la nature, chaque animal avait un but, et je me disais que les humains étaient pareils, nous avions tous un but à atteindre et le sien était de me servir de nouveau corps. Une manière un peu « crue » d'essayer de ne pas culpabiliser en très gros. J'installais des bougies tout autour d'elle, ainsi que dans le reste de la pièce, ces bougies étaient enchantées de sorte ne pas se consumer jusqu'au jour J ; mais elles devaient s'allumer le matin-même pour protéger au mieux la liaison mentale.

Tout était prêt. Chaque chose était installée. Je replaçais d'autres choses, comme des pierres que j'avais chargé pour sceller la pièce face aux créatures surnaturelles, et aussi que de manière naturelle les humains ne se sentent pas d'approcher la maison. Une manière simple de protéger quelque chose qui me semblait essentielle à ma présence sur Terre durant encore quelques temps. Je déposais le collier avec le péridot en pendentif sur l'un des meubles de la chambre et je sortais. Fermant la porte en lâchant un soupir. Ce n'était pas vraiment du soulagement, ni même de l'anxiété mais plutôt un soupir de « faut laisser les choses se faire », comme disaient les jeunes aujourd'hui, un soupir de flemme.