Ease my mind will you. Andrew Thorns

Andrew était confortablement assis dans un fauteuil en lisant en journal, profitant d'un moment de calme comme on en faisait plus. Les rideaux du salon étaient grands ouverts laissant entrer une lumière pâle et froide du jour qui déclinait. Tout était calme, peut-être trop au goût du sorcier qui savait que ça ne durait jamais. À croire qu'il l'avait provoqué d'une simple pensée une série de coups résonnèrent contre la porte d'entré. Il releva les yeux vers Rogers le questionnant du regard. « Non je n'attends personne monsieur. Et en principe vous non plus. » L'homme qui époussetait des bibelots reprit son activité, quand les coups redoublèrent d'intensité, faisant soupirer Rogers. « Quelqu'un est enthousiaste à ce que j'entends. »

Andrew émit un sourire en voyant l'homme s'éloigner, son majordome, un humain né au sein d'une famille de nagual, traité en paria pour ne pas être né avec le même gêne que le reste. Andrew l'avait sauvé d'une mort certaine et depuis Jonas Rogers était resté à son service. Andrew le protégeait et avait appris à l'apprécier au cours de ses cinquante dernières années. Repoussant le journal, il écoutait avec attention la scène qui se passait dans l'entrée. « Oh mademoiselle Turner, c'est donc vous l'origine de ce vacarme. Bien que connaissant votre nature ça aurait pu être pire. Monsieur Thorns est terriblement occupé je crains qu'il ne puisse vous recevoir aujourd'hui. »

En entendant de qui il s'agissait, Andrew replia rapidement le journal avant de s'approcher de l'entrée à son tour. « Rogers, laissez là entrer. » Rogers s'exécuta, l'invitant à entrer d'un geste de la main. Rapidement il glissa son index et son majeur dans le col de la veste d'Orlane pour l'aider à retirer sa veste. « En quoi puis-je t'être utile Orlane? Il ne me semble pas que nous avions rendez-vous aujourd'hui. A moins que vous veniez m'avertir de quelque chose ? »

Andrew s'avança vers une Orlane plus pâle et plus agitée que d'ordinaire. Il ignorait si c'était une histoire personnelle ou une histoire de banshee. Si elle l'avait contacté pour obtenir une protection lors de ses transes de Banshee. Andrew en avait profité pour échanger son aide contre quelque chose qu'il avait l'habitude de faire. Mettre à son service une créature qui pourrait lui apporter beaucoup. Mais ce qui attira son attention était les mains d'Orlane ou plutôt ses paumes. Il les pointa de l'index attendant qu'elle opine pour s'en saisir et observer de plus près les blessures. « Que s'est-il passé ? Est-ce là, la raison de ta visite ? » Son regard se posa sur les yeux curieux de Rogers.

« Rogers laissez-nous. » L'homme ouvrit rapidement la bouche afin de protester, affichant clairement son mécontentement à l'idée de laisser Andrew seul avec une autre créature surnaturelle. « Mais, monsieur... » La parole du cinquantenaire fût rapidement coupé par Andrew « Rogers... Laissez-nous maintenant. »

Sa soirée qu'il pensait passer aux côtés de Jonas Rogers venait de prendre une toute autre dimension. « Je ne partirais pas avant de l'avoir vu, il en va de la survie des habitants de la Nouvelle Orléans. » Andrew émit un rictus. S'il en doutait encore maintenant il était certain qu'il s'agissait de la banshee. Le sorcier avait par la suite insisté pour que Rogers la laisse entrer. Puis il avait découvert des blessures sur ses mains et enfin il avait prié Rogers de les laisser seuls. En insistant auprès du majordome. « Je crois qu'il ne m'aime pas beaucoup. Puis je te parler seule à seul ? »

« Rogers n'aime pas grand monde, humain comme être surnaturel. Maintenant que tu es là. Par ici. » Déclara le sorcier en lui indiquant son bureau la pièce où il passait le plus de son temps, cette pièce étant attenante à sa chambre. Les nuits sans sommeil étaient passées ici. Tout comme ses moments de doutes et de recherches. Il n'avait jamais vu la banshee dans un tel état de nerfs. Habituellement elle était sûre d'elle, cassante. Là, Orlane n'était plus que l'ombre d'elle même.

« Ca devient de pire en pire. Je vais de moins en moins bien, j'ai cette envie de hurler qui me prend aux tripes. Et j'ai la sensation que si je commence je ne m'arrêterais jamais. Il faut que tu m'aides. » Tout en l'écoutant, Andrew s'avança vers une bougie qu'il alluma avant d'attraper un morceau de sauge. Le sorcier secoua ce dernier, la sauge était apaisante et devrait aider la banshee à se détendre et reprendre ses esprits.

« Et comment souhaites tu que je t'aide ? » la questionna Andrew en s'appuyant contre son bureau. « J'ai déjà tout essayé, des herbes, de la méditation, rien ne fonctionne. J'ai même essayé de trouver un chien de l'enfer pour étouffer mon cri. » Andrew arqua un sourcil. Si elle avait déjà essayé tout ça c'était sans doute qu'elle désirait une solution magique. « Qu'est ce qui a déclenché cet... épisode Orlane ? »

Andrew l'avait aidé par le passé parce qu'elle avait un intérêt. Avoir une banshee à ses côtés était une alliée non négociable et bien maniée une arme des plus mortelles. Ses capacités surnaturelles, son intellect et son charme étaient tous des armes redoutables. Mais qu'attendait-elle de lui exactement. « Il y a bien un sort. Un sort de réconfort. »

Sort qu'il n'avait pas pratiqué depuis sa plus tendre enfance. Grandir au milieu des strix, des vampires mégalos et d'Aurora de Martel il avait eu besoin d'une bonne dose de réconfort. Rapidement ses mains retrouvèrent les gestes gravés dans sa mémoire et le sorcier soupira quelques mots. « Papilio lux. » Une lueur jaunâtre, chaude et réconfortante s'échappa de ses mains pour former un papillon qui s'envola dans la pièce.

« Rogers devrait arriver rapidement avec des tisanes. » déclara simplement le sorcier. Il y avait encore une chose qu'il pouvait faire pour elle. « Donne moi tes mains. » Le sorcier garda le silence, enfermant ses mains fines entre les siennes avant de prononcer mentalement l'incantation. Un rictus étira ses lèvres quand trois petits coups se firent entendre. « Qu'est-ce que je disais. Une boisson chaude ? »